Emmanuel Trep Kormann

SUIVRE L’ARTISTE

Originaire de la région parisienne, Emmanuel Kormann est un auteur qui n’aime pas vraiment écrire. Un chanteur de reggae qui ne fait pas de reggae du tout mais passe beaucoup de temps à écouter des musiques de films japonais. Un compositeur admiratif de Stravinsky qui préfère passer ses nuits en sound-system. Un producteur électronique qui pense se remettre à l’acoustique. Un rocker malgré lui. 

 Très tôt passionné par la musique, il compose ses premières chansons (qu’il appelle des blues) à 5 ans sur un clavier pour enfant. A l’époque il imite les pas de danse de James Brown tout en regardant des opéras sur le petit écran. Un peu plus tard, de l’étrange expérience qui consiste à travailler des concertinos pour clarinette, puis, dans la même journée, à aller freestyler sur les beats des producteurs de rap de l’époque, il retire le sentiment qu’il existe des passerelles entre toutes les musiques. Il lui est désormais impossible de se cantonner très longtemps dans un genre musical prédéfini.

 Durant la deuxième moitié des années 90, il monte un premier groupe dont les morceaux mêlent et malmènent diverses influences dans une sorte de fusion inclassable, bien que clairement orientée hip hop. Il écoute Jeru the Damaja, Steve Coleman ou Portishead. Au début des années 2000 il se tourne vers l’électro. Se sentant des affinités avec la scène Broken Beat, puis avec des courants plus expérimentaux, il devient un véritable rat de home studio, expert en nuits blanches, qui vit la nuit et dort à la fac. Sur ses platines tournent en boucle John Coltrane et les productions Def Jux. En 2012, avec le soutien de Barry Adamson (Nick Cave & The Bad Seeds, Magazine), il enregistre Obscur Étrange, un album inclassable.